Publié par le guide Sébastien Foissac
Bientôt la saison d’été.
Que vous rêviez de faire l’ascension d’un beau sommet en altitude ou d’une grande voie d’escalade alpine, un minimum d’entrainement s’impose pour profiter pleinement de ces moments.
Les sorties que nous proposons sont accessibles à beaucoup de monde, elles demandent néanmoins un minimum d’engagement physique. Passer de la sédentarité à une ascension de deux jours en montagne n’est pas forcément une riche idée. Un entraînement physique inexistant ou insuffisant pourrait compromettre la réussite de votre sortie. Dans tous les cas, vous gâcher le plaisir.
Cela est particulièrement vrai dans le Parc National des Ecrins où il n’y a pas de remontées mécaniques pour approcher la haute montagne. Le prix à payer pour vous retrouver dans une nature intacte.
La réalisation d’une belle ascension en montagne doit être une récompense, un moment de plaisir.
Avant tout, le choix de l’objectif doit être en phase avec vos capacités physiques et techniques du moment. Il est primordial de prendre le temps de devenir alpiniste. La progressivité est un gage de réussite, de sécurité et de plaisir.
Préparation physique et technique :
L’alpinisme requiert une bonne endurance.
Le travail de cette filière est la base de l’entrainement. Elle consiste en une préparation du système cardio-vasculaire, des muscles et ligaments en pratiquant régulièrement des activités telles que la marche, le vélo, la course à pied...
Une bonne préparation se fait progressivement, et elle doit être d’autant plus progressive qu’elle sort de l’ordinaire, d’où l’intérêt de la commencer le plus tôt possible.
La progressivité doit se faire à tous les niveaux : intensité, durée, fréquence…
Plusieurs sorties hebdomadaires sont idéales.
Ces sorties devront se faire autant que possible en terrain accidenté. Un objectif 300 mètres de dénivelé positif à l’heure est la norme minimale.
Pour l’escalade, les salles facilitent beaucoup les choses.
Il faut aussi bien garder en tête que les ascensions de haute montagne se font par nature « hors sentier ». Avoir le pied sûr dans ces terrains, et savoir se déplacer sans trop de fatigue nécessite également un peu de pratique. Une fois de plus, la progressivité est la règle. Des ballades hors sentier en forêt, alpage, ou pierrier sont un bon début. Cela peut être également le moment de tester vos nouvelles chaussures et de simuler le poids du sac que vous aurez sur le dos lors de votre objectif de l’été.
Vous devrez également acquérir les techniques propres à l’alpinisme. Cela est valable pour l’usage des crampons/piolets, mais aussi bien sûr lors de passages en escalade rocheuse. Faire une école de glace ou de rocher peut être primordial.
Enfin, même si votre forme et votre habileté sont parfaites, vous devrez quand même prendre le temps de vous acclimater à l’altitude pour pouvoir les mettre à profit. La capacité d’endurance et l’acclimatation à l’altitude sont 2 phénomènes indépendants : une bonne condition physique ne protège pas du mal des montagnes. Si vous montez trop vite en altitude, vous risquez même d’être davantage malade que ceux qui sont moins entraînés que vous.
Seule une pratique régulière vous permettra de connaître et respecter les capacités de votre organisme, doser votre effort, savoir vous hydrater et vous alimenter en temps voulu. Vous serez aussi capable d’identifier les symptômes du mal aigu des montagnes et les différencier d’un coup de pompe passager. Savoir adapter votre tenue à la température, et se préserver de l’humidité en évitant la transpiration sera également utile.
Enfin, à l’approche de votre objectif, gardez bien en tête que le repos fait aussi partie de la réussite !
N’en faites pas trop les jours précédents votre ascension, et laissez votre corps récupérer afin qu’il puisse tirer profit des sollicitations qu’il a subies. Hydratez-vous bien et étirez-vous.
Pendant la course :
Savoir s’économiser et anticiper l’ensemble de la journée. Observer les signes de fatigue et ajuster son rythme.
Penser à vous alimenter et vous hydrater régulièrement.
Même si votre motivation est grande, ne pas minimiser ou ignorer une dégradation météorologique, une baisse de votre condition physique, ou un retard sur le timing prévu.
Si les risques et conditions de l’ascension dépassent vos capacités et compétences, savoir renoncer à temps devient vital. Ne pas attendre d’être en difficulté pour le faire.
C’est un geste d’humilité face aux montagnes. Elles resteront en place, et il suffira de revenir avec de meilleures conditions, ou une meilleure forme et technique.
Je vous souhaite une bonne saison et plein de belles ascensions.