Frédéric naquit dans une famille modeste de la Vallouise qui n’avait guère que des cailloux pour tout repas.
Pour aider ses parents à payer les loyers aux Tenardiers, leurs logeurs, il dût, avec sa soeur Cosette, dès ses 7 ans travailler. L’hiver aux mines de l’Argentière à forer des rochers et l’été au glacier blanc à casser des glaçons.
Cette intense activité prématurée lui conféra un physique de gladiateur, ainsi qu’une rancune tenace envers le rocher et la glace.
Il assouvit sa vengeance en forant à tour de bras les falaises qu’il rencontrait, d’abord dans les Cerces puis à Ailefroide et dans le massif des Écrins. Ne laissant derrière lui que désolation : des rails de goujons dans des voies toujours plus audacieuses.
La glace des pistes de descente gardent les stigmates des passages du "grand Fred". Tel Ken Read, la vue de son immense carcasse décourageait ses concurrents les plus pugnaces, préférant abandonner que de subir une humiliation supplémentaire.
Redouté sur les skis, craint lorsque son nom apparaît sur un topo, il dût cependant fuir la Vallouise pour se faire oublier de certains fâcheux. Car ayant un jour compris qu’une femme adultère est plus qu’une autre exquise, il trouva son bonheur à l’ombre des maris.
Il traversa l’océan pour passer son exil en terre Apache, où il s’initia aux transes chamaniques avec pour nom de baptême " Corto Balaise".
Il revint pour délivrer un message de paix et d’amour : "aimer le rocher c’est ce qu’il y a de plus beau".
Il poursuit aujourd’hui son œuvre en compagnie de ses complices : avec Francis Elichabe et Ben Kempf ils forment la bande " des perceurs de coffre forts" et arpentent inlassablement les affleurements rocheux de nos vallées, à la recherche de la prochaine voie qui fera vibrer les bras des grimpeurs.
